Lovers

The Sleepy Jackson

par Hélène Grégoire le 27/12/2003

Note: 9.0    

Non, la production musicale australienne ne se résume pas à Kylie Minogue ! The Sleppy Jackson est l'exemple de l'artiste qu'on attendait sans même l'avoir espéré. Si Luke Steele, le leader de ce trio décalé, avoue avoir arrêté le "sex, drugs...", heureusement, il a persévéré dans le "rock'n'roll"... Cold-wave, new-wave, folk, pop, rock... il y a de tout dans "Lovers", surtout des petites merveilles. Un premier album qui n'est pour une fois ni un énième revival rock, ni de la pop racoleuse, encore moins de la folk à deux de tension, c'est pourtant un groupe en "The", comme quoi tout arrive !
Des guitares folk dans "Acid in my mind", aux solos à la George Harrison de "Good dancers", en passant par l'esprit Velvet Underground de "Vampire racecourse", The Sleepy Jackson se promène sans jamais s'égarer ni s'éparpiller. Il va même jusqu'à faire chanter une gosse de huit ans (la fille de son producteur, faut oser !) sur "Morning bird", un titre capable de tirer des larmes aux plus endurcis des rockeurs. Un album à plusieurs entrées : que l'on écoute calmement en bouquinant ou beaucoup plus fort pour en faire profiter ses voisins, ce sont tour à tour les harmonies obsédantes ou les guitares entêtantes qui poussent à presser la touche repeat .
Malgré un gros travail sur les chœurs et la voix de Luke Steele, "Lovers" garde un esprit très rock, proche des Flaming Lips ou de Mercury Rev. Pas de bidouillages excessifs ou de reverb exagérée, la voix est mise en avant mais pas trop, juste assez pour que le côté mystique et torturé du songwriter dérange par son contraste avec les mélodies. Car Luke Steele n'est pas un marrant, mais il parvient tout de même à évoquer ses déceptions sentimentales et son mal-être chronique à travers des paroles simples mais pas simplistes. Sans tomber dans le mélodramatique ou la mièvrerie, c'est avec dérision qu'il raconte ses plus grosses vestes : "mes amis te manquent plus que moi" ou " j'étais bourré lorsque j'ai pensé à toi", ça a le mérite d'être clair !