On peut avoir une
carrière longue de sept ans - beaucoup dans les sixties ne durèrent
pas autant - connaître des succès commerciaux et surtout explorer
diverses routes musicales sans pour autant laisser, quarante ans plus
tard, de trace tangible dans l'imaginaire collectif.
Ainsi The
Spectrum. Nés en 1960 dans la banlieue nord-est de Londres. Ils
reprennent Chuck Berry et Little Richard et un batteur débutant du
nom de Charlie Watts tient les fûts pendant quelque temps. En 1964,
un producteur fasciné par la martingale Monkees aux Usa décide d'en
faire leur copie anglaise. Direction bubblegum assumée
(happy-go-lucky
comme disent les britanniques) et premiers succès commerciaux. Même
si ce format leur permettait parfois de s'échapper vers une sunshine
pop à la The Association ("Comes
the dawn"), The Spectrum se libère en 1969 de cette contrainte
marketing et s'oriente vers une musique beaucoup plus personnelle,
qui aboutira à un unique vrai album en 1970, le joliment nommé "The
light is dark enough". Les claviers et la basse prennent
beaucoup plus de place, le rock devient progressif, nostalgique, un
genre parfois de psychédélisme de jour de pluie à la Procol Harum.
Après
le split du groupe en 1971, seul le batteur Keith Forsey connaitra le
succès, comme producteur de Generation X, puis de Billy Idol et
co-auteur avec Jim Kerr de morceaux de Simple Minds.