Qu'il est plaisant de découvrir un nouvel inconnu, au charme bucolique d'un Tom Rapp ou d'un Buckley des débuts... Ce Tim-là est anglais, auteur-compositeur-interprète et se nomme Tim Hollier. Parfaitement méconnu chez nous, mais guère plus chez lui au Royaume-Uni, ayant toujours choisi les marges, refusé les compromissions commerciales. Il enregistra trois albums de rang chez Fontana entre 1968 et 1971, puis un quatrième et dernier chez York en 74, pour ensuite tirer sa révérence.
Ses trois albums Fontana sont exhumés ici par le label Grapefruit, LE spécialiste anglais des trésors cachés.
"Message to a harlequin" (1968) propose une pop folk simple, travaillée par les très beaux arrangements aux touches psychédéliques de John Cameron - pour un mode orchestral qui donne à l'album un sens de l'espace rappelant les Moody Blues version 2 (quand Justin Hayward les rejoint, leur donnant leur sens pop et le producteur Tony Clarke leur ampleur). Le chant de Tim Hollier est folk, rappelant un peu Tom Rapp - un son quelque peu frêle, mais fort bien arrangé par Cameron : excellents "Full fathoms five", ainsi que "Message to a harlequin", "Streets of gold" "Hanne", "Jimmy", "In silence" et "And where were you that morning Mr Carroll".
Vient ensuite l'album éponyme de "Tim Hollier" (1970), disque toujours enraciné dans le folk mais qui va de l'avant, à l'image des groupes hybrides que lançait le label Island à cette époque (Fairport, Quintessence, If...). Tim et sa voix, sa guitare acoustique d'une part et les arrangements qui rendent tout plus large, plus spacieux, plus entêtant aussi, avec parfois un son presque étrange, c'est peut-être ici que l'analogie avec Buckley (période "Goodbye & hello") prend le plus de sens. On apprécie "Man of gentle sunlight", "Seagull's song", "And it's happening to her", "Love song", "Maybe you will stay", "Would i sing"...
Le dernier album présenté est "Skysail" (1971), Hollier y semble plus mûr, très à l'aise de déborder de ses racines et restant appuyé sur sa voix vocale et les arrangements de plus en plus spacieux de John Cameron et Ed Coleman : "Time has a way of losing you", "Tenderly stooping low", "Sunshine moonshine", "Through the darkness", "While London's days increase", "Tomorrow Is the first day of the rest of your Life", et "Beauty of the gardens".
Le coffret contient des titres bonus - 10 autres titres live provenant de sessions de la BBC et d'autres sources - ainsi que les singles "The circle Is small" et "In a corner of my life/time stood still".
Combien de surprises de ce genre les malles des manoirs anglais recèlent-elles encore ?!!
TIM HOLLIER Message to a Harlequin (Audio seul 1968)
