Hot dreams

Timber Timbre

par Jérôme Florio le 24/06/2014

Note: 7.0    

Taylor Kirk nous emmène dans un rêve qui a tout d'un décor à la Hammer Films ("Beat the drum slowly") : un brouillard épais flotte sur la lande (ou le bayou), un orgue malingre et des cloches qui sonnent au loin. Il ne manque que le chien des Baskerville… Tout "Hot dreams" s'écoute comme une bonne vieille série B, principalement genre western et grands espaces cinégéniques ("The grand canyon", titre programmatique, comme du John Ford / John Wayne). La basse prognathe de "Curtains?!" appuie un peu plus lourdement ; ce pourrait être Chris Isaak perdu dans un mauvais trip - c'est-à-dire sans brillantine ni gomina. Le clip (voir ci-dessous) recrée l'univers du film noir ("Assurance sur la mort", Billy Wilder, 1944). Le son d'orgue est déformé comme sur une bande magnétique qui aurait fondu au soleil. Taylor Kirk incarne aussi le crooner, voix mâle à la Hazlewood ("Bring me simple men" est presque un pastiche). "Hot dreams" est un slow moite et langoureux, tous cuivres dehors (je pense à Lambchop, "Nixon", 2000). Sur "Run from me", il s'essaie à la balade ultime (copyright Elvis Presley, "Love me tender"), un genre qui fait toujours aussi fantasmer, depuis Roy Orbison (pour le virage  boléro) jusqu'à Richard Hawley ("Truelove's gutter", 2009). L'instrumental "Resurrection drive part II." renforce l'impression de musique de film, par exemple celle de Barry Adamson pour "Lost highway" (David Lynch, 1997). Taylor Kirk change de costume et de décor avec beaucoup de facilité : tout repose sur la capacité de croyance de l'auditeur dans ce jeu de faux-semblants très bien mis en scène.



TIMBER TIMBRE Curtains?! (Clip 2014)