Music is a hungry ghost

To Rococo Rot

par Olivier Santraine le 06/06/2001

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
From dream to delight
Pantone


Sur le papier (en fait d'après City Slang, leur label), To Rococot Rot sont devenus plus accessibles. Pas d'inquiétude, le trio allemand n'a pas tourné r&b sauce MCM ! Il reste fidèle au post-rock mélancolique et à un son de basse très sombre. Il a juste demandé un peu d'aide à I-Sound, musicien et Dj pour changer la donne de ce quatrième album. Et ça fonctionne à merveille. To Rococot Rot n'est toutefois pas tombé dans le syndrome 'musique pour magasin branché'. Non, "Music is an hungry ghost" est sûrement ce que serait devenu l'abstract hip-hop s'il ne s'était pas mordu la queue en virant intello. On y retrouve du bonheur, des boucles lancinantes, des rythmiques élastiques et des basses effrayantes. Ca va jusqu'à un croisement entre Autechre et Labradford, les deux groupes instrumentaux les plus grands du moment, des notes magiques et irréelles sur une rythmique à base de sons obsédants, "From dream to delight", "She tended to forget". On y scratche aussi de la crécelle, "Koku" et on y danse à l'envers, la tête dans l'espace et les pieds aussi, "The trance to travel". Bref un très très bon disque, pour ceux qui recherchent de l'électronique expérimentale, comme pour les contemplatifs mystiques.