The moonstone

Tommy Flanders

par Jérôme Florio le 05/07/2007

Note: 8.0    

"The moonstone" est l'unique disque de Tommy Flanders, paru en 1969 sur le label Verve en faisant peu de vagues : du soft-rock délicat qui tranchait avec The Blues Project, groupe arty new-yorkais dont il a brièvement fait partie en 1966 – en compagnie de Al Kooper, futur leader de Blood Sweat & Tears (l'orgue sur "Like a rolling stone" de Dylan c'est lui aussi). Flanders, cantonné au rôle de chanteur, a quitté le groupe juste après la parution du premier album pour s'essayer à une carrière en solo. Il les retrouvera en 1972 pour une éphémère reformation.

Tommy Flanders se révèle être une plume moëlleuse, un songwriter folk aux compositions ouvragées. Les guitares, acoustique et électrique, tricotent tranquillement ; l'inspiration et la voix rappellent fortement un voisin de label, Tim Hardin, par cette façon de crooner du blues en caressant les mélodies ("Since you've been gone", "Morning misty eyes"). Une anomalie néanmoins : le titre "The moonstone", placé au coeur du disque, qui lorgne vers un psychédélisme à la Doors – un accord de guitare mordant et obsessif, et des vénéneuses guirlandes d'orgue à la "The end" que l'on jurerait jouées par Ray Manzarek. Cela paraît presque opportuniste que l'unique chanson de cette trempe donne son nom à l'album – manière de draguer l'air du temps et de trouver un créneau ?

Il faut bien dire que Flanders n'a pas l'air trop "wild" : il se dépeint en consolateur de jeunes filles ("Boston girls"), et se la joue très "easy" en ne donnant jamais l'impression de forcer son talent. Ce déficit de charisme l'a peut-être empêché de trouver un public, reste qu'il s'acquitte de sa tâche avec flegme et une réelle aisance.