| | | par Hugo Catherine le 31/12/2009
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| Tupolev
est un quatuor viennois bien sous tous rapports. Mélange atypique de
post-rock, de musique de chambre, de minimalisme, d'electronica et de
jazz, "Memories of Björn Bolssen" regorge de bonnes idées.
Difficile de ne pas avouer que ces jeunes musiciens sont doués tant
ils font la nique à tout genre prédéterminé. Et pourtant, comme
par désenchantement, nous nous ennuyons un peu à l'écoute de leurs
créations de gentils garçons ; pas au point de couper court à
notre écoute, la curiosité est attisée par des compositions dignes
de ce nom, mélodiques et apaisantes ; mais peut-être
suffisamment pour oublier Björn Bolssen un peu trop vite.
Compliment
ou reproche, force est de constater qu'il ne se passe pas toujours
quelque chose dans cet album. Autour d'un piano résonnant,
s'articulent une batterie teintée de jazz et de drum'n'bass, une
basse étouffée, un violoncelle classiciste, quelques notes de
clarinette, de guitare puis de voix, quelques bricolages
électroacoustiques passagers. Faussement bizarre, l'ensemble montre
certes une unité faisant de Tupolev un groupe mature, mais la
nonchalance prônée se mue parfois en mollesse, voire en ennui.
Doués mais rangés, les membres de Tupolev font de l'anti-groove
assumé, et, bonne ou mauvaise nouvelle, cela s'entend. Leur atypisme
délicat et leur charme légèrement désuet versent alors dans une
forme d'intellectualisme musical, à la banalité peu accrocheuse.
Un
peu poignant, pas complètement envoutant, pas du tout délirant,
"Memories of Björn Bolssen" saura probablement charmer
ceux qui voudront se laisser porter sans heurts. D'autres, peut-être
trop zappeurs, iront chercher frissons ailleurs. |
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