| | | par Jean Ohlman le 01/02/1999
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| Pas facile d'accès, le 6 titres de Varans de Komodo, sauf à tomber dedans quand tout va mal, pour partager des émotions négatives, ne pas rester tout seul dans cet état. "Est-ce qu'on est tombé si bas? Se peut-il qu'il y ait plus bas que ce nouvel au-delà?" La question reste ouverte. La voix éraillée de Jérôme Boursault ne donne pas toutes les réponses et ce n'est pas faute de passer au crible le quotidien qui est le nôtre sans jamais verser dans le moindre optimisme. Tout irrite, dérange, met à cran. Même l'amour ne guérit pas, il brûle et ne dure pas. Tout est en contraste noir sur sombre, tellement noir que le second degré reprend ses droits, étayé par quelques notes d'humour, de sarcasme et une poésie omniprésente qui ne s'écoute pas avec la tête. La musique aussi se fait complice de cette déroute mentale. Une rythmique plutôt jazzy et la guitare électrique promènent délibérément nos oreilles dans les planètes rock, on passe sans cesse d'un univers à d'autres, avec, de loin en loin, le seul confort de respirations instrumentales pour digérer une salve de mots. Il y a là quelque chose d'indéfinissable sur fond de professionnalisme éprouvé. Un refus des sentiers battus par les courants étiquetés, une volonté de faire quelque chose de différent, donc de créer. Quelque chose de provocateur aussi, dans l'univers de ce 6 titres qui n'est pas un single ni un album : ceux qui ont suivi Varan connaissent et apprécient un répertoire plus large, qui n'est pas toujours que sombre, avec des chansons plus intimistes dans une veine pop. Il y a donc là une recherche et une promesse intéressantes. Faut-il bouder son plaisir parce que c'est difficile? D'autant que le reptile Varans doit enregistrer un album cette année pour dérouler d'autres ressorts de son art.
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