Dans sa volonté de créer un album électro-world dans la lignée assumée d'un John Hassell, le duo de Portland (Oregon) Visible Cloaks sait manier les sons et leurs combinaisons.
Malheureusement, malgré quelques morceaux intéressants et plutôt réussis surtout à l'echelle onirique ("Wheel", "Permutate lex"), on est vite barbé par ce discours passé à l'envers sur tous les morceaux, alourdissement inutile d'un univers - la musique électro - déjà maintes fois travaillé et décortiqué.
On tombe assez vite - en lieu et place d'une exploration intellectuelle vers laquelle le groupe semblait vouloir nous emmener - dans une oeuvre purement ambient, répétitive et manquant d'imagination, ou plutôt de profondeur. Là où un John Hassell emporte vers de nouveaux cieux avec son "Fouth-World", Visible Cloaks reste trop terre à terre et finalement prisonnier de l'électronique et surtout trop désorganisé malgré des recherches sonores à fouiller.
Car le découpage de l'album interpelle aussi, avec cinq morceaux de trois minutes et deux frisant le quart-d'heure. C'est étonnant, d'autant que la variété n'est pas spécialement de mise. On se dit alors que cet album n'est finalement qu'un joyeux fourre-tout sans réel fil conducteur et que si "Wheel" avait duré dix minutes et "World" deux, la face de l'album n'en n'aurait pas été changée.
