La variété by Weekend

Weekend

par Jérôme Florio le 06/01/2007

Note: 8.0    

Cette nouvelle réédition de l'unique disque de Weekend est une bonne nouvelle pour tous les aficionados des Young Marble Giants – mais aussi pour les autres. Après le split des YMG, Alison Statton et Spike virent de bord, en abandonnant le minimalisme pour un mix souple et coulé de bossa-nova, easy-listening, calypso, et de légère pop acoustique.

Les Anglais donnent à leur album le nom de l'expression française - qui n'a pas d'équivalent exact en anglais - mais lui redonnent des lettres de noblesse, car cela fait belle lurette que la "variété" désigne chez nous ce que la scène hexagonale peut avoir de plus formaté - en 1982, c'est Chagrin d'Amour le n°1 des ventes ("Chacun fait c'qu'il lui plaît")... Au contraire d'un enfermement chauvin, "La variété" prend en compte l'ouverture à la world-music initiée par les Talking Heads, et invente un son sur lequel un label comme El Records basera tout son catalogue. Mark "Spike" Williams développe une musicalité insoupçonnable du temps des Young Marble Giants : les trompettes délicates descendent autant de "Alone again or" (Love) que des plages brésiliennes, et ravissent comme les Pale Fountains ("Pacific Street", 1985). Alison Statton garde son timbre clair à l'imperfection d'amateur, mais charmant et légèrement distant, qui la rapproche naturellement d'Astrud Gilberto. "La variété" prend régulièrement ses distances avec le format pop, avec des passages instrumentaux qui s'étirent (parfois longuets) et une fin d'album plus atmosphérique.

En bonus, l'oubli de l'excellent single "A view from her room" / "Drum beat for baby" est réparé par rapport à la précédente réédition de "La variété by Weekend" en 2000. Plus tard, Statton et Spike repasseront les plats pour deux autres disques sous leur nom ("Tidal" en 1994, puis "The shady tree"), sans doute à redécouvrir.