Summerteeth

Wilco

par Francois Branchon le 01/04/1999

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
She's a jar


Après deux albums passés plutôt inaperçus et le partage de l'affiche du dernier Billy Bragg, Wilco pourrait bien (devrait !) cette fois-ci réussir son coup. "Summerteeth" est un album similaire au récent "Deserter's songs" de Mercury Rev : une atteinte d'équilibre émergeant d'une foison de clins d'œil. Si l'album est une vue d'ensemble fort bien huilée du rock américain (rien que de très normal jusqu'ici), elle est désormais élargie à la pop anglaise élaborée de la fin des sixties. Voilà donc pour la forme d'une musique, qui fait penser à une belle limousine montée avec des pièces récupérées dans les casses du pays, passant du springsteenien "Elt" à la ballade country "Via Chicago", de l'orgue Hammond-piano-bar du très Beach Boys "My darling" aux relents Beatles sous acide de "A shot in the arm". Reste le fond, l'âme de ce groupe, son leader Jeff Tweedy, qui s'affirme définitivement comme un foutu compositeur de chansons bien tournées. On connaît le peu d'empressement que mettent les Américains à reconnaître ceux de leurs bons songwriters qui ne jouent pas la course au dollar (Tom Verlaine, Walter Salas-Humara, Paul Westerberg, Terry Lee Hale...). Ils possèdent avec Wilco une mine d'or. Pour les curieux, "Candy flosh" et "Can't stand it" sont les titres des deux morceaux mystères (plages 16 et 17)...