Stardust

Willie Nelson

par Francois Branchon le 22/03/2000

Note: 6.0    
Morceaux qui Tuent
Blue skies


Figure de la country nashvillienne, Nelson l'outlaw fameux ne se prive pas d'expériences diverses (voir à ce propos son récent album produit par Daniel Lanois). "Stardust" est l'histoire d'une rencontre avec Booker T. Jones (sans ses MG's), un soir d'été quand souffle une légère brise de mer et que l'heure est à jammer sur la terrasse côtière de Willie Nelson à Malibu. Booker T. : "Comment nos cultures, nos héritages ont pu se marier de cette façon ? Mystère... Est-ce du blues, du jazz, de la country ou autre chose, on ne sait pas et de toute façon on s'en foutait. On jouait et ce fut un moment bien particulier dans nos vies". Il y a donc vingt-cinq ans, sur une terrasse, Willie Nelson, Booker T. et Emmilou Harris se reprennent quelques bons vieux standards du jazz vocal d'Irving Berlin ("Blue skies"), Kurt Weill ("September song"), George Gerschwin ("Someone to watch over me") ou Herman Carmichael ("Georgia on my mind", "Stardust") et font le pari d'en faire un album. L'essai est transformé un peu plus tard en studio à Los Angeles, avec quelques musiciens amis (Bobbie Nelson, Chris Etheridge, Paul English...) toujours sous la férule de Booker T., producteur (et organiste) de ce "Stardust". Si le répertoire est jazz et les musiciens experts en beats "galop de cheval", le résultat n'est pas hybride ni bancal, mais au contraire très nuancé et Willie Nelson s'en tire (assez) bien en crooner californien. Mais c'est Booker T. Jones et son Hammond B3 (et l'assez fin batteur) qui soulignent l'album d'une sensualité discrète.