Dans le monde de David Eugene Edwards, Dieu existe, et il compte les
points. Depuis vingt-cinq ans (avec 16 Horsepower d’abord, et Wovenhand à
partir de 2002), le style gothique halluciné d’Edwards fait planer sur
les pauvres pécheurs que nous sommes la menace du Jugement Dernier.
"Silver
sash" est le fruit de sa collaboration à parts égales avec le
guitariste Chuck French (membre du groupe depuis "Laughing stalk",
2012). Pour Edwards, elle fait suite à celle conclue avec Alexander
Hacke de Einstürzende Neubauten ("Risha", 2018) avec une continuité :
prière de faire dans un style couillu.
On ne change rien et on
accélère : dès qu’on le branche, David Eugene Edwards rentre en transe
et dégoise ses imprécations cryptiques d’une voix de pasteur défrocké
(sic) sur les guitares agressives de French et une rythmique bagarreuse
(Ordy Garrison à la batterie, membre fondateur de Wovenhand), sans
aucun temps mort ni baisse de tension. Avec "Dead dead beat", le groupe
parvient même à ressusciter à la fois Jeffrey Lee Pierce (clin d’œil à
"Sex beat" du Gun Club, 1981 ?) et les Stooges de "Fun house" (1970).
Des banjos se fraient une place dans le déluge de "8 of 9" ; sur tout le
disque, des feedbacks monstrueux sortent des amplis guitares pour nous sauter à la gorge.
David
Eugene Edwards referme la boîte de Pandore aussi vite qu’il l’a ouverte
: "Silver sash" est un disque court, à l’intensité maximale.