Chroniques Concerts

Morrissey - Paris Olympia 11 avril 2006

Posté par : Jérôme Florio le 12/04/2006

Les lettres en rouge sur la façade de l'opéra ne mentaient pas : deuxième passage pour Morrissey dans la salle du boulevard des Capucines, après celui de septembre 2002. Et ça se paye : au minimum 44 € la place... les années passant, on constate la disparition progressive dans le public des "clones" arborant cheveux en brosse et lunettes, et seuls quelques t-shirts d'époque très fatigués se montrent encore. A la différence d'il y a trois ans, pas d'Union Jack qui pendouillent des balcons - une bonne chose.

Le concert est sous le signe de l'Italie, le nouvel amour du Moz : le drapeau est représenté sur la grosse caisse de la batterie, et décore aussi une guitare à double manche (!) dont se servira Boz Boorer sur "At last I am born" en fin de concert. Une photo de Sacha Distel ("who is surely watching... and disapproving" dira Moz dans un trait d'humour caractéristique), très à sa place pour l'Olympia, veille sur la scène : un étonnant accès de francophilie pour Morrissey, dont les concerts en France se comptent depuis vingt ans sur les doigts des deux mains... longtemps insulaire jusqu'à la nausée, Morrissey est aujourd'hui plus détendu, heureux pourrait-on dire : on comprend et on lui pardonnera de ne plus trop s'exposer, de se contenter de faire du bon boulot.

Morrissey et son groupe soignent leur entrée en scène sur les dernières mesures d'une chanson très théâtrale, et après une version musclée de "You'll never walk alone" (l'hymne des supporters de Liverpool). Morrissey, en forme vocalement, semblait un peu moins à l'aise physiquement, un peu empâté et engoncé dans ses chemises (trois tout au long du concert). Un peu moins mobile sur scène, il s'est concentré sur le chant, et c'était un sans faute. Ses concerts ne recèlent plus vraiment de surprises, et sont montés un peu selon les mêmes recettes : à chaque tournée ses nouvelles versions de titres des Smiths, une reprise, et des titres moins connus de sa période solo.
Les chansons issues de "You are the quarry" (album de 2004) ont soulevé l'enthousiasme du public qui a fait tanguer le plancher de l'Olympia ("First of the gang to die", "Irish blood, English heart"). Peu de réaction en revanche pour "Reader meet author" (de "Southpaw Grammar", 1995, très sous-estimé) et "Trouble loves me" (à sauver du passable "Maladjusted" en 1997), les bons moments de la soirée. Rayon reprise, un titre de Magazine, "A song from under the floorboards", qui tranchait avec le reste. Et pour les Smiths, "Still ill" reproduite à l'identique, un "Girlfriend in a coma" pataud et "Last night I dreamt that somebody loved me" pour conclure le set d'1h20 environ. Les titres du récent "Ringleader of the tormentors" étaient efficaces, moins singuliers que sur disque sans la patte Visconti.
Le point noir, c'était comme trop souvent le son. Trop fort, on avait l'impression d'assister à un duo voix-batterie... j'ai bien vu deux guitaristes changer d'instruments à presque chaque titre, mais je ne les ai pas entendus... dommage, d'autant plus que Jesse Tobias a un son rauque qui ne manque pas de personnalité.

Set List :
First of the gang to die / Still ill / You have killed me / The youngest was the most loved / Reader meet author / Let me kiss you / My life is a succession of people saying goodbye / Girlfriend in a coma / I will see you in far-off places / To me you are a work of art / Life is a pigsty / Trouble loves me / How soon is now? / Irish blood, english heart / A song from under the floor boards / I just want to see the boy happy / At last i am born // Last night i dreamt that somebody loved me

PS : j'ai passé sur la première partie, The Boyfriends, médiocre.


Jérôme