Chroniques Concerts

Fargo All Stars - Paris Maroquinerie 27 février 2006

Posté par : Jérôme Florio le 02/03/2006

Pour fêter ses cinq ans d'existence, le label indépendant Fargo Records (distributeur en France de Andrew Bird, Clem Snide, Neal Casal...) a réuni plusieurs de ses poulains lundi dernier dans une Maroquinerie assez bien remplie. Après un petit speech introductif par Michel Pampelune, c'est Lauren Hoffman qui ouvre le bal de bien belle manière : perdue de vue depuis "Meggiddo" en 1997 et un passage au festival des Inrocks la même année, elle a délivré un set fort et sensible, seule à la guitare électrique, avec une très belle voix. Son excellent disque "Choreography" sera bientôt chroniqué ici, et elle nous a promis de revenir bientôt nous voir avec un groupe. On y sera !
Ensuite, le trio new-yorkais White Hassle a joué un rock sans chichis, sous influence Lou Reed et americana sixties. Palme du bon esprit à leur guitariste qui a offert une guitare à un chanceux du premier rang ! Ils ont invité sur un titre Emily Loizeau, première signature française de Fargo, avant qu'elle ne monte elle-même sur scène. Accompagnée de deux musiciens, un violoncelliste et Cyril Atef (de Bumcello) à la batterie, elle développe un univers assez bigarré. D'après ce que j'ai entendu, on peut rapprocher d'Olivia Ruiz, voire de Jeanne Cherhal en moins mièvre – avec des rythmes marqués à la Fiona Apple. Son disque "L'autre bout du monde" sort ces jours-ci.
En guise d'invité surprise (Eef Barzelay, de Clem Snide, n'était pas là comme annoncé), Neal Casal monte sur scène pour interpréter une de ses chansons, adaptée en français par Emily Loizeau. L'interprétation fonctionne bien, ils remettront d'ailleurs ça le lendemain au Zèbre lors du concert "Libé music club" de Neal Casal – voir post suivant ! Casal reste en scène, seul à la guitare ou au piano, et délivre quatre titres impeccables, un vrai morceau d'americana à la James Taylor ou Jackson Browne... la classe.
Pour finir la soirée, un (trop) long concert d'Alamo Race Track, vaillant groupe hollandais qui joue un rock proche d'Interpol, Joy Division, Bowie... mais un son bien trop fort et des compos un peu longues empêchaient le tout de décoller et lassait vite. Lauren Hoffman les a rejoint pour une reprise de Chris Whitley.

En somme, une soirée très variée ! Happy birthday Fargo !



Neal Casal - Paris Zèbre de Belleville (concert privé) 28 février 2006

Posté par : Jérôme Florio le 02/03/2006

Neal Casal passait en France pour promouvoir la sortie de son nouveau single You Don't See Me Crying et de son disque No Wish To Reminisce le 4 avril prochain. Après un passage "surprise" la veille à la Maroquinerie pour la soirée d'anniversaire de son label Fargo, il nous a gratifié d'un très bon concert en solo d'environ 1h30.
En ouverture de soirée, j'ai juste entraperçu une fille sur scène, l'air statique, un physique très sixties avec une abondante chevelure noire et une grosse frange à la Françoise Hardy – elle avait un air tout à fait spectral et j'ai entendu deux chansons propres à faire se suicider une pierre. Renseignements pris, c'était Marie Modiano – la fille de l'écrivain, d'ailleurs papa était là dans le public, si j'avais cru voir un jour Modiano à un concert de rock !!!

La prestation de la veille avait donné envie d'entendre plus longuement Neal Casal, et il n'a pas été radin : au rappel, il a joué quelques chansons à la demande, avant de finir totalement "unplugged", pour chanter un gospel assis sur le bord de la scène , imitant en cela le public ravi. Casal a joué sans faiblir des chansons qui fleurent bon l'amérique country-folk mâtinée d'une voix chaude qui enrobe le tout d'une patine californienne. Les amateurs de Jackson Browne, James Taylor, Neil Young et plus proche de nous Ron Sexsmith apprécieront. Un set d'un niveau très solide, avec deux ou trois chansons excellentes, plus une reprise de l'Incredible String Band – une des chansons préférées de Casal. Comme la veille, Emily Loizeau l'a rejoint pour une balade subtile franco-américaine très agréable – un peu l'impression de voir ce qu'aurait donné un duo Stephen Stills-Véronique Sanson !
Et en parfait "entertainer", Neal Casal a amusé la galerie avec une histoire de veste perdue le jour même dans un taxi parisien.