Coups de Gueule

Imaginez les joueurs de football sans stade

Posté par : Mathias De Breyne le 26/10/1999

Je voudrais principalement parler ici des petits bars qui organisent courageusement des concerts. De plus en plus, ils sont obligés d'arrêter, par décret de la préfecture. Beaucoup peuvent couler en cessant tout concert... Et avec eux, les musiciens qui perdent aussi toute chance de décoller. Tous ces petits lieux qui semblent anodins sont primordiaux pour eux. Cela marque souvent leurs débuts. Ou leur confirmation. Bouche à  oreille, rencontres, propositions de contrats, articles... On attend que tout cela bourgeonne... Et puis tout d'un coup : plus rien. Un café en moins ici, un bar en moins là . Et à  force, je peux vous assurer que Paris se vide de ses petits tremplins... Une grande tristesse pour tous les mélomanes. Or, contrairement aux grandes salles, dans les petits bars, c'est gratuit. Les consommations n'y sont pas chères, l'ambiance y est généralement forte et les musiciens font passer le chapeau à  la fin. On peut comprendre que le voisinage se plaigne. Mais "L'Atmosphère" à  Paris (10ème) qui vient d'être frappé par une telle mesure, faisait concert chaque soir, sauf le dimanche, de vingt à  vingt-deux heures. C'est raisonnable. Alors le décret ne pouvait-il pas autoriser au moins un jour sur deux, ou sur trois ? ou juste le week-end ? Imaginez qu'on enlève leur terrains aux footballeurs : ce serait la révolution. Mais les petits bars à  concert sont un peu ce que le tir à  l'arc est au sport ! Et pour les politiques, la culture rock ou jazz, n'est qu'un grain de sable dans un champ militaire.