Coups de Gueule

Poètes : vos papiers !!

Posté par : Jérôme Florio le 30/04/2007

Première partie : Une anecdote que m'a raconté hier soir mon ami S.

Samedi après-midi, S. jouait au ballon avec son jeune fils L. dans un jardin public à Paris. La baballe atterrit sur la serviette de deux dames, la bonne cinquantaine. Voilà comment a réagi l'une d'entre elles, visiblement excédée : "Profitez-en bien, parce quand IL sera passé, vous ne pourrez plus faire ce que vous voudrez !" . S. lui demande alors si le "IL" désigne bien Nicolas Sarkozy : "Parfaitement ! Il y aura plein d'interdictions !". Peut-être que mon ami S. parlait à son fils en italien tout en jouant, ce qui est souvent le cas car il est d'origine sicilienne.

Deuxième partie : "Merci pour l'ajout."

Nicolas Sarkozy a une page Myspace :
J'ai regardé les profils de quelques internautes qui ont fait la démarche d'ajouter Nicolas à leur liste d'amis. En me baladant sur leurs profils, je regarde si on a des centres d'intérêt communs. Bien sûr, je file direct à ce qu'ils écoutent comme musique. Un dénommé Thomas* (17 ans, Paris) dit kiffer (entre autres groupes pop-rock) le Velvet Underground, Donovan, Nirvana, Bob Marley, Bob Dylan, les Rolling Stones... mais aussi Raphaël, Superbus... J'ai le réflexe de penser que je devrais partager certaines valeurs avec ces personnes, puisque l'on écoute un peu la même musique. Quand j'étais ado, fan hardcore des Smiths, je croyais que tous ceux qui aimaient ce groupe étaient forcément des gens géniaux, gentils, avec lesquel je partageais une vision du monde similaire : j'ai vite déchanté – c'était une découverte douloureuse. Est-ce que l'on peut consciemment concilier une attitude droitière et comprendre quelque chose au Velvet Underground ? Je suis peut-être psychorigide, mais j'ai du mal à voir la cohérence. Je pense que l'on ne met pas les mêmes choses derrière la musique, et la culture en général. Mettre Raphaël et Nirvana sur un même plan, est-ce que ce n'est pas considérer que tout se vaut, refuser les échelles de valeur, envisager la musique comme un simple bruit de fond ? A Sefronia (et plus généralement bien entendu), je crois que tous on est engagés par ce que l'on écoute, ce que l'on écrit, et que l'on attend davantage de la musique qu'un simple accompagnement de notre vie de consommateur. C'est plus profond, non ?