Blue Oyster Cult

Blue Oyster Cult

par Francois Branchon le 06/11/2001

Note: 8.0    

En dépit de plus de trente années de présence, Blue Öyster Cult n'a pas vraiment une notoriété en conséquence. Il n'a pas la touche immédiatement reconnaissable d'un Led Zeppelin ou d'un Black Sabbath, ni le gimmick théâtral d'un Alice Cooper. A l'origine groupe de jams de Long Island aux inclinaisons psychédéliques, devenu aujourd'hui groupe de hard de carnaval pour bar à bikers, le Blue Öyster Cult a connu ses heures de gloires dans les années soixante-dix, avec quatre premiers albums (au son aujourd'hui bien vieilli). Columbia les réédite aujourd'hui, occasion de faire le tour du propriétaire. Le guitariste Donald "Buck Dharma" Roeser, le guitariste et claviériste Allen Lanier et le batteur Albert Bouchard se réunissent sur le campus de la State University de New York en 1967 sous le nom de Soft White Underbelly et enregistrent pour Elektra Records un premier album, jamais publié. Ils transforment leur road manager Eric Bloom en guitariste rythmique et chanteur soliste, changent leur nom en Stalk-Forrest Group. Cette nouvelle incarnation enregistre un deuxième album qui, comme le premier, ne sort pas ! Alors, en 1971, le groupe recrute le frère d'Albert Bouchard, lui colle une basse dans les pattes, change son nom en Blue Öyster Cult et signe un contrat avec Columbia. Publié en 1972, "Blue Öyster Cult" rencontre la critique et le groupe explose, mondialement. Le son est puissant et sombre, les paroles mystérieuses. Leur musique a été définie comme science-fiction, futuriste, même comme du 'rock psychique', mais définir Blue Öyster Cult comme un groupe métal est un abus. C'est par essence du heavy rock aux racines blues. Il est étrange comme les gens collent le terme métal partout où bouge une guitare en distorsion. Quoi de commun entre le heavy rock de Led Zeppelin, Black Sabbath, Alice Cooper (ou Blue Öyster Cult) et le métal de Iron Maiden ou Judas Priest. L'un a inspiré l'autre, point barre. "Tranmanicon MC" est un des titres les plus forts de ce premier album, même si les fameuses descentes de guitare sont inspirées de Mick Box (Uriah Heep). De la même façon "I'm on the lamb but i ain't no sheep" rappelle les Cream (le couplet de la chanson est une version uptempo de "Strange brew") et Buck Dharma (le guitariste soliste) est un Clapton à son top 'crémeux' ! "Redeemed" doit beaucoup au Grateful Dead déclinaison country, pour les lignes de guitares et les harmonies à la Jerry Garcia. Mais il y a quand même des passages définitivement 'Blue Öyster Cult' : un son caractéristique, qui habitera chacun des albums à suivre, des morceaux emblématiques, "Cities on flame with rock and roll", un classique du groupe, avec son riff le plus Zeppelin-esque de son histoire, l'aérien "She's as beautiful as a foot" (!) et le psychédélique "Screams". Cette réédition remastérisée propose quatre titres (pour collectionneurs) de la toute première formation (Soft White Underbelly) de 1969 : "Donovan's monkey", "What is quicksand", "A fact about sneakers" et "Betty Lou's got a new pair of shoes".