I see a darkness

Bonnie Prince Billy

par Francois Branchon le 13/09/1999

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
A minor place
Madeleine-Mary


Une sorte de rédemption ! C'est bien le moins que devait tenter Will Oldham pour convaincre que sa musique pouvait voler plus haut que le folk erratique, volontairement bancal et brouillon de ses œuvres précédentes. Pour tout dire, contrairement à certains esprits supérieurs, nous n'avons pas été "aveuglés par la pureté" des albums des Palace Brothers. On trouvait juste triste que de fabuleux morceaux comme "Long before" ou "The cellar song" (sur l'album "There is no one...") soient aussi peu mis en valeur. Alors, Will Oldham a décidé de jouer le jeu, de devenir "gentil" comme il dit, s'est cloné en Bonnie "Prince" Billy, un double parlant un langage connu, inventant des mélodies et des refrains, habillés en ballades folk simples, qu'il chante d'une voix ne tenant qu'à un fil. Oh bien sûr, Will-Bonnie n'a mis qu'un seul pied dans notre monde, la pochette représente un squelette, les dessins sont en noir, des corbeaux peuplent le livret et les textes parlent beaucoup plus de solitude, de larmes et d'obscurité que de potes se tapant sur les cuisses ! Mais enfin, un peu extraverti, débarrassé de toutes ses couches protectrices, Il révèle un être touchant et accessible, au désir évident de plaire. Et lorsque l'électricité s'empare des guitares, c'est toujours sur un registre campagnard tranquille (la country-psyché de la géniale "Madeleine-Mary", "Song for the new breed"...). Bonnie tend le pouce ! Allez, faites-le monter, il est cool.