Hymns for a dark horse

Bowerbirds

par Jérôme Florio le 19/06/2008

Note: 8.6    

On se trouve actuellement à la crête d'une déferlante de groupes néo-folk, majoritairement américains, mis en avant par une blogosphère qui y puise une abondante matière première. Bowerbirds fait partie du haut du panier, et se distingue par une efficacité pop et une application de tous les instants, qui séduira les amateurs des Shins, Andrew Bird, ou Cocoon chez nous. Aucune fausse note sur ce "Hymns for a dark horse" qui semble montrer plus d'empathie envers la nature que le genre humain.

Autour du chanteur et guitariste Phil Moore, le groupe tisse un nid douillet qui préserve d'un monde perçu comme agressif, par opposition avec la candeur et la ferveur de la musique déployée ici. Chaque chanson est marquée par la coloration d'un instrument : piano de bar sur "Human hands", melodica pour "In our talions", cordes dans "My oldest memory"... Les arrangements de violons sur "Dark horse" font penser à ceux d'Eyvind Kang pour Laura Veirs. Presque pas d'électricité, une manière de rechercher la subtilité et miser sur l'émotion portée par les voix. Celle mélodieuse de Phil Moore est capable de survoler les mélodies sans effort, à la manière de Andrew Bird ("The marbled godwit", guitare et fiddle). Il est soutenu par des chœurs vaillants, à la manière de Arcade Fire, ou Le Loup, tous ces groupes qui jouent collectif.

Bowerbirds fait partie d'une couvée qui a pour trait commun la mise à distance, par réflexe de survie, d'un monde froid et déshumanisé. "Hymns for a dark horse", parfaitement tenu de bout en bout, est un peu long – sans doute à cause d'une volonté palpable de partage.


BOWERBIRDS My oldest memory (Live 2008) © www.newsobserver.com