Slave to love

Bryan Ferry

par Francois Branchon le 14/08/2000

Note: 5.0    

Lorsqu'on allait voir les concerts de Roxy Music en 1982, bien après que Brian Ferry eut viré Brian Eno (deuxième album), puis effectué un savant recentrage (1981 avec "Manifesto" et "Flesh + blood"), Roxy Music portait toujours sur lui, et spécialement en concert, les traces de souffre de ses expérimentations et coups d'éclat passés, et imposait un respect justifié. Parallèlement, la carrière solitaire de Brian Ferry (ou la reprise érigée en art), confortait une image sérieuse et authentique (un homme de tant de goût ne peut être mauvais).
Puis le groupe a sombré, mais les disques ont continué de sortir, ne secouant plus de vaguelettes que dans le monde de la pub et du luxe, qui trouvait là une musique "classieuse et accessible", parfaite pour les promotions de parfums ou de bagnoles haut de gamme.

La parution aujourd'hui d'un "best of" commun à Roxy Music et Brian Ferry, ne sélectionnant que les "ballades" (on vire ce qui fait tâche) est la triste illustration d'une carrière livrée aux magazines sur papier glacé. Et ainsi, un "These foolish things", un "Jealous guy" (dont la version vaut pourtant l'originale des Beatles) ou un "More than this", noyés dans le flot d'une musique absolument con/sensuelle, ne parviennent même plus à entretenir une quelconque illusion. Une confiture sublime à offrir à des cochons.