Karadara : the cream of C Cat Trance

C Cat Trance

par Jérôme Florio le 19/02/2006

Note: 7.0    

Au début des années 80, la musique pop ce n'était pas que des clichés à la Depeche Mode – coupes de cheveux impossibles et hyper stylisées, synthé joué à un doigt et boîte à rythmes cheap : les mouvements punk et new-wave ont aussi fécondé de riches expériences hybrides. Rees Lewis, avec ses Medium Medium, jouait déjà du punk arty, genre Gang Of Four et Wire. Il monte ensuite C Cat Trance, projet aux oreilles clairement ouvertes sur l'extérieur des frontières anglo-saxonnes, pour créer une new-wave exotique, pleine de sonorités des folklores européens, africains et moyen-orientaux.
Une sorte de "world-music" avant-gardiste qui ne portait pas encore de nom, mais avec une raideur intellectuelle toute européenne. La voie avait été ouverte par les Talking Heads, David Bowie (notamment sur "Lodger" en 1979, avec ses chants swahilis...) et surtout par le fondateur "My life in the bush of ghosts" de David Byrne & Brian Eno (1981). Issus du punk, Rees Lewis et d'autres curieux ont vu là un formidable terrain d'exploration - A Certain Ratio par exemple, groupe mancunien signé sur Factory Records qui s'en est allé s'ouvrir aux métissages du funk et des percussions latino-américaines à New-York (où on jouait "punk-funk" - ESG, Bush Tetras... - tendance number one du recyclage de ces dernières années avec The Rapture, Franz Ferdinand...). C Cat Trance, qui ne déroge pas au côté synthétique et affecté du son de l'époque, est à rapprocher de Minimal Compact, BlancMange pour le côté dansant et Tuxedomoon – le jeu de saxophone peu conventionnel de Rees.
Cette compilation réunit des titres du premier Ep du groupe et des quatre albums qui ont suivi ("Zouave", "Khamu", "Play Masenko combo" et "Les invisibles"), plus cinq inédits. Une sélection impeccable pour découvrir l'essentiel de C CatTrance.