Fidelidad

Carlos Maza

par Filipe Francisco Carreira le 15/02/2002

Note: 6.0    
Morceaux qui Tuent
Himno de la escuela elemental de musica Guillermo Tomas de Guanabacoa


L'action se passe à La Havane. Une La Havane rêvée, fantasmée à l'image des dessins naïfs et enfantins qui illustrent la pochette. Employés retardataires renonçant au bus de la dernière chance, marchands de boissons réfrigérantes et musiciens itinérants, ivrognes, policiers et écoliers, tous se croisent dans une ambiance d'avant-fête qu'un Christ en croix surplombe et domine, comme pour veiller à son bon déroulement. Il émane de ce tableau une légèreté, une douceur de vivre unique et palpable, tellement plus expressive que n'importe quel dépliant touristique et qui n'a d'équivalent que... la musique de Carlos Maza elle-même. Guitares, piano, trompette, percussions en tous genres : ce joyeux foutoir, qui n'exclut pas des éléments de jazz, a de quoi effrayer. Mais ce qui, habituellement, rebute les non-initiés à la musique cubaine, à savoir le trop-plein instrumental et les cha-cha-cha dans tous les sens, n'a heureusement pas cours ici. Car Carlos Maza, multi-instrumentiste affirmé, sait aussi jouer du silence, respirer pour mieux repartir. Certes, l'absence de thème récurrent dans la plupart des titres en laisserait plus d'un sur le bord de la route, découragé par ces mouvements multiples et sans fin. Sa virtuosité donne le tournis et parfois exaspère. Surtout si on a grandi avec les héritiers du punk. Pourtant il se dégage de "Fidelidad" une fraîcheur revigorante, une inspiration sanguine et bouillonnante qui se fraie un chemin dans les artères jusqu'au cœur et finit par séduire. Parole de non-initié.