| | | par Francois Branchon le 04/11/2011
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| Une institution de la fin des 60's, une
fois le format "album" installé dans le quotidien (qui
permettait le dépassement du format radio des 3 minutes) : le
"live", et à tant faire, le "double live".
Premiers à ouvrir le bal dès 1968, les Doors ("Absolutely
live"), Grateful Dead ("Live Dead"), Jefferson
Airplane ("Bless its pointed little head"), des disques
absolument indispensables pour, le casque à fond sur les oreilles et
planté devant la glace, se prendre pour Jerry Garcia ou John
Densmore, et (re)vivre des concerts inaccessibles au commun des
Français.
Yves Jolivet, associé à
trois auteurs déjà publiés par Le Mot et le Reste, Christophe Delbrouck ("Weather
Report"), Guillaume Ruffat ("Révolution musicale,
les années 67, 68, 69 de Penny Lane à Altamont") et
Emmanuel Chirache ("Covers, une histoire de la
reprise dans le rock"), ont eu la bonne idée d'en écrire
une encyclopédie, listant (presque) tous ces albums qui nous
marquèrent, écrivant une critique pour chacun d'entre eux, situant
le groupe dans les contextes de son époque et sa discographie.
Dans
un souci probable d'universalité, ils dépassent toutefois le cadre
pop rock fondateur de ces albums de légende, pour démarrer dans les
années 50 rock & roll et blues (Muddy Waters, Jerry Lee Lewis,
Sam Cooke...), s'étendre au jazz rock (Weather Report, Zappa, Soft
Machine...) ou au funk (Parliament, Prince...) et finir par
l'actualité (Daft Punk). Un choix qu'on peut discuter. En revanche
l'idée de ne pas oublier quelques bootlegs (albums pirates) est
excellente - tant certains furent incontournables - comme de rappeler
que concert signifie aussi festival ou salle mythique, ici dotés de
quelques entrées.
Chaque travail de ce genre soulève les
inévitables objections de chacun. Je regretterai pour ma part les
étranges absences de grosses pointures, "Bless its pointed
little head" (Jefferson Airplane), du simple "Live at New
Orleans House" ou du double "Double dose" (Hot Tuna),
"Welcome to the canteen" (Traffic), "Live at Carnegie
Hall" (It's a Beautiful Day), "In concert" (Creedence
Clearwater Revival), "Untitled" (Byrds), "Europe 72"
(Grateful Dead), "Live in Stockholm 76" (Roxy Music), le
choix de "Live at Pompei" en lieu et place de "Ummagumma"
pour Pink Floyd (fallait oser !)... et qu'au moment d'évoquer Lou
Reed, les auteurs n'aient pas préféré le bootleg "What ever
happened to Dick & Steve" (Stoned 6 - 1974), bien supérieur
au live officiel RCA "Rock' n' roll animal" paru la même
année. Le bouquin reste cependant passionnant. |
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