Ni chronologiques ni thématiques, les
rééditions de Cilla Black couplent des albums sortis à des
périodes différentes. Un choix sans doute, ou un goût pour
l'aléatoire. Ce nouveau deux en un rassemble "Surround
yourself with Cilla", son quatrième Lp, sorti à la fin de ses
glorieuses sixties, sous l'aile du producteur des Beatles George
Martin depuis 65 (Liverpool oblige) et son neuvième (1976) et
premier de sa période américaine. Autant dire deux univers très
différents sinon opposés.
"Surround yourself with Cilla"
de 69 se situe dans la tradition de la grande variété féminine
anglaise des sixties (Sandie Shaw, Petula Clark, un rien de Shirley
Bassey sur les morceaux lents, mais sans la verve soul d'une Dusty
Springfield). La production de George Martin est riche, soignée,
truffée de détails, jamais lourde, enrobant de velours une voix au
départ plutôt acidulée ("It'll never happen again").
Travail d'orfèvre. Avec des reprises de "Aquarius" (la
comédie musicale "Hair" fait alors des ravages dans le
monde entier), "Without him" de Nilsson, "You’ll
never get to heaven if you break my heart", un classique de
Bacharach & David ainsi que “Red rubber ball", une chanson
écrite par Paul Simon pour le groupe américain The Cyrkle qui en
fit un succès en 1966.
Avec "It makes me feel
good", enregistré en 1976 aux Usa, le style change
radicalement. Pop cool, plutôt laid-back, pouvant
frôler le disco (on est au début de la vague) mais
typique de la variété californienne des années soixante-dix, à la
production léchée
et creuse, parfaitement exécutée par de grands musiciens qui
cachetonnent (Herbie Flowers à la basse, Lee Ritenour à la
guitare..).
Le répertoire puise chez les gros
: Buddy Holly
(”Heartbeat"),
Phil Spector (”To
know
him
is
to
love
him”),
Holland/Dozier/Holland
(“Something about you”),
Stevie Wonder (“I
believe (when i
fall in love it will be forever)” ou les imite.
CILLA BLACK It'll never happen again (1969 Audio seul)