Rising again

Donovan

par Francois Branchon le 29/04/2002

Note: 4.0    

"Rising again" pour résurrection, ou plutôt 'tentative de', tant le Donovan des années quatre-vingt était au fond du trou (justifié) de l'oubli. Passé les années glorieuses et subtilement frêles des compositions acoustiques de ses débuts (période "Colours"/"Catch the wind" en 1965), du psychédélisme évaporé et romantique de solitaire perdu au milieu des nénuphars ("Wear your love like heaven", "Hurdy gurdy man" en 1968), Donovan tente à partir de 1972 le format 'groupe pop'. Ce sera le début d'une lente descente, relativement bien accueillie au début malgré leurs défauts (albums "Cosmic wheels", "Open road"...), mais petit à petit engloutie dans la banalité, d'une voix ayant perdu toute gracilité et de compositions sans intérêt. Lorsqu'il émerge du silence médiatique en 1984 (il n'a jamais cessé d'enregistrer), c'est pour une tournée mondiale en première partie de Lou Reed. Je me souviens de leur passage au Palais des Sports de Lyon, un choc de cultures, une rencontre plutôt inattendue entre deux hommes qui n'eurent en commun ce soir-là que leur bedaine pendante et leur prestation pitoyable. Ce double album compile deux années de concerts de cette période. Il est essentiellement acoustique, et Donovan le plus souvent seul avec sa guitare y aligne un répertoire de 'best of' de ses heures de jeunesse. Le problème est que ces morceaux, si magiques à l'origine (le rare "Young but growing"), se trouvent passés au filtre d'une guitare mécanique et ordinaire et d'une voix alourdie, voire d'un effet grossier d'écho ("Hurdy gurdy man") et la contrebasse du subtil Danny Thomson sur certains titres n'y change rien... A quelques moments, Donovan retrouve tout de même ce vibrato naturel si étrange et beau ("Atlantis", "Colours", "Catch the wind") ou des accès soudains de swing ("Josie"). C'est bien maigre.