Troubadour (the definitive collection 1964-1976)

Donovan

par Francois Branchon le 01/11/1997

Note: 10.0    
Morceaux qui Tuent
Sand and foam


Jusqu'à aujourd'hui, les compilations sur Donovan concernaient le catalogue Pye (1964-1967) via les labels anglais See For Miles, ou la période Epic. Celle-ci a l'avantage (c'est une première ! ) de tout couvrir, des tout premiers titres pour le label Hickory aux derniers enregistrements électriques Epic de 1976.

Au nombre des quarante-quatre titres de ce double Cd se côtoient incontournables et raretés comme ces deux démos inédites de 1964 (reprises de "London Town" de Tim Hardin et "Codine" de Buffy Ste Marie). Le livret est une mine d'informations : avec notamment les noms des musiciens ayant participé aux sessions, morceau par morceau, on reste édifié par la période 1965-67, car tout le gratin du rock anglais a défilé dans le studio : on savait Jimmy Page gros pigiste à cette époque (même derrière Hallyday, qui depuis prétend l'avoir découvert...) mais il n'est pas seul. Au gré de titres, on retrouve Tony Carr, le (fabuleux) songwriter texan Shawn Phillips, premier à introduire le sitar dans la musique occidentale et auteur de sublimes disques, le pas encore Pentangle et futur jazzman Danny Thomson, Chris Spedding, Cosy Powell, John Paul Jones (à la basse et parfois arrangeur)... la liste est trop longue pour être ici exhaustive.
Retenons simplement ces deux castings de rêve: celui de "Hurdy gurdy man" avec Allan Holdsworth (futur Soft Machine) et Jimmy Page aux guitares, John Paul Jones à la basse, John Bonham et Clem Cattini aux batteries ! Le morceau est de 1968, le Zeppelin n'allait pas tarder à décoller... et celui de "Barabajagal", également de 68, avec Jeff Beck à la guitare, Ron Wood à la basse, Tony Newman à la batterie et Nicky Hopkins au piano....(remplacez Tony Newman par Mickey Waller et vous obtenez rien moins que le grand Jeff Beck Group de l'album "Truth" ! ).

La track liste fait un habile mélange entre les titres attendus et d'autres plus rares. Parmi ces derniers, on est heureux de trouver "Celia of the seals", le magnifique single "Sand and foam" sur le Mexique dictatorial des Jeux Olympiques de 1968, "Clara clairvoyant" (de l'album "Open road") où Donovan trouve des accents à la Robert Plant, le single de 1970 "Roots of oak" ...! Une déception (une seule ! ) : il manque cruellement "The song of the wandering aengus", la plus belle de ses ballades, face B de single, parue sur l'album "HMS Donovan" en 1971 et sur la compilation double Lp vinyle "The world of Donovan". Cette absence, bien qu'insupportable n'empêchera pas de couronner ce "Troubadour" anthologie parfaite.