Edwards Hand

Edwards Hand

par Damien Berdot le 27/06/2010

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Orange peel
Friday Hill
Episodes, being the first part
Sing along with the singer

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Après avoir donné, avec Piccadilly Line, un album intéressant (mais gâté par une production très confuse) de pop psychédélique, Rod Edwards et Roger Hand poursuivirent leur collaboration en tant qu'Edwards Hand. Le premier album qui sortit (en 69) sous cette bannière est sans doute leur magnum opus. Il est plus cohérent, plus consistant également, et surtout il bénéficie d'une bien meilleure production - l’œuvre de George Martin himself, aux studios Abbey Road, profitant d'une pause au milieu de l'enregistrement du "White album" des Beatles.
 
Si "Edwards Hand" (l'album) est psychédélique, alors il l'est d'une façon qui exclut toute dureté. Impossible, en l'écoutant, de ne pas penser aux archétypes de la pop anglaise, Kinks et Zombies en tête, ainsi qu'aux premiers Bee Gees. Il est question d'un homme qui tapisse sa maison d'images ("picture book", comme chez les Kinks), de voiture magique, de rois et de reines, de promenades à Charing Cross Road... Ce qu'Edwards Hand capte de l'époque du Swinging London, ce sont l'innocence et l'enfance.
 
La musique est en accord avec les textes : ici des flûtes féeriques, là (dans "Days of our life") un clavecin électrique... Parmi les belles réussites, on citera "Episodes, being the first part", dans laquelles deux guitares à la Duncan Browne rythment des couplets mélancoliques, pondérés par des refrains plus confiant ("And i still believe in everything...") ; "Close my eyes", avec ses harmonies vocales constantes et sa guitare picking ; "House of cards" ; "Sing along with the singer" - un hymne qui emporte l'adhésion par de grands éclats de cuivres... Mais il y a des moments, inévitablement, où l'orchestration déborde : "Banjo pier" (par ailleurs une chanson tout à fait décente) ou "Days of our life", ambitieuse, avec ses multiples parties qui pulvérisent le cadre couplet/refrain (faisant penser à "A day in the life"), mais trop chargée. Même chose pour "Orange peel", qui intègre dans une de ses parties une fanfare. Ces surcharges ponctuelles sont, à côté de l'inclusion d'une version d'"If I thought you'd ever change my mind" totalement superfétatoire (manquant, dans ses refrains, du dramatisme de Cilla Black et surtout de Kathe Green), les seuls véritables points noirs de l'album. Les trésors cachés en sont les chansons les plus modestement orchestrées, construites autour de la guitare acoustique de Roger Hand : "Friday Hill", avec ses bois et sa descente harmonique, et "Orange peel", magnifique, toute vibrante de réverb. Les quatre bonus tracks proposés sont de la même veine, en particulier "Outta my mind", "Last night's girl" et "Love's a game for one" : ne comportant que guitare sèche et duo vocal, ils rappellent le McCartney des ballades ou Simon & Garfunkel.



EDWARDS HAND Close my eyes (Audio seul)