Superdiscount 2

Etienne De Crecy

par Emmanuel Durocher le 30/12/2004

Note: 5.0    

En 1996 sortait "Superdiscount" que certains considèrent comme un album essentiel voire fondateur de cette house à la française nommée French Touch (quelle bonne blague, ce truc-là…) et qui allait pour un moment placer Versailles sur la carte mondiale de la musique électronique. Étienne De Crécy, ses alias (la Chatte Rouge et Minos) et ses potes (Alex Gopher et Air) avaient réussi à créer une musique douillette et entraînante à la fois, mais surtout un album à écouter confortablement chez soi et plus si affinités…

Depuis cette période faste pour la musique électronique, De Crécy a composé un autre album ("Tempovision" en 2000) et s'est consacré à son label Solid. C'est en préparant un deuxième album solo (avec des vraies chansons, paraît-il !) que lui est née l'envie de donner une suite à "Superdiscount". L'esprit reste le même, on trouve d'anciens et de nouveaux petits copains (Gopher, Zdar, Boom Bass, DJ Mehdi, Julien Delfaud), la pochette est identique mais le jaune fluo laisse la place à un rose agressif, les titres des morceaux de fins de soldes ("Prix choc", "Liquidation totale" …) deviennent des programmes d'échanges de musique (serait-elle bradée sur internet ?) et bien sûr on retrouve les intermèdes "filmiques" entre quelques titres.

On sait le pari risqué qu'est "la suite d'un album qui marche" (même si personne n'attendait celui-ci), alors que dire de celle-là ? A son écoute, un terme revient rapidement à l'esprit : ACID ! Il est vrai que l'ambiance plutôt ouatée du précédent album laisse place à une impression de retour aux sources de la techno. Dès le premier titre "Poisoned", EDC et Zdar nous balancent une house rythmée et efficace pour faire vibrer le dancefloor, ces sensations acides sur de nombreux morceaux ("Morpheus", "Audiogalaxy", "Limewire", "Overnet") et s'avèrent un peu fatigantes sur la fin. Cela n'empêche pas l'album de comporter quelques pépites comme "Fast track" et sa boucle de basse entêtante ou le superbe "Gifted" (qui rappelle Air avec ses guitares claires) mais il y a aussi des piètres morceaux sonnant comme du mauvais Depeche Mode du début des années 80 ("Grokster", "Bit torrent").

On se retrouve donc avec un album inégal qui est loin d'atteindre le niveau de son prédécesseur ; était-il utile de le faire ? La question reste posée. Mais en continuant à ce rythme, un troisième volet sera vraiment à éviter !