Mankind

Factory 81

par Despiseme le 20/12/2003

Note: 10.0    
Morceaux qui Tuent
Ephedrine
Nanu


Factory 81 est un groupe néo métal américain injustement tenu à l'écart de la grande messe médiatique du genre il y a 2 ou 3 ans, avant que les foudres de l'underground rock et hardcore ne s'abattent sur tout ce qui s'en revendiquait. Aujourd'hui sans label et luttant contre vents et marées pour produire et sortir son deuxième véritable album (après "Mankind" et un Ep), Factory 81 n'a jamais reçu la reconnaissance qu'il mérite.

Pourtant, le contenu a tout pour plaire, du néo puissant ("Nanu", "Police officer"), des ambiances torturées à souhait ("Cheese wheel"), des mélodies imparables ("Diary of a serial killer") et loin des aspects poussifs actuels à la Ill Nino, Pod et autres Linkin' Park, le tout mélangé et orchestré de main de maître. Cet album s'écoute en boucle avec un réel plaisir, et, si les chansons paraissent parfois un peu longues, c'est pour mieux promener l'auditeur dans les coins obscurs de l'âme humaine et prendre un malin plaisir à le plonger dans un état dépressif proche d'une extase totale. On y entre par les riffs de tueurs, on y reste pour l'ambiance et on s'y complaît pour l'intelligence du tout (cf. le livret). Car contrairement à ses pairs, Factory 81 sort des clichés poseurs du genre.

C'est donc avec un certain plaisir que cette chronique rend justice à ce groupe qui le mérite. Vous êtes donc cordialement invités à reprendre en coeur "Belligerence", "Ephedrine" ou "Sludge", autant de purs moments de bonheur sortis d'une période où l'on n'avait pas à rougir d'écouter du néo tant par la musique elle-même que pour suivre la hype. Merci à Factory 81 de nous rappeler que ce genre trop vite pourri par son succès et mort avant même d'avoir été exploité à bon escient, a , quoi qu'il arrive, apporté un supplément essentiel aux musiques dures contemporaines et un aspect plus humain. N'intitule pas avec succès un album du pompeux "Mankind" qui veut.