Parce qu'elle s'est éteinte à l'été
2016, peu de mois après son premier compagnon Daevid Allen, la
réédition de "Mother", premier album solo de Gilli Smyth
paru en 1978, procure une émotion bien particulière. Pour tout amateur
de Gong, groupe foutraque et barré, génial et imprévisible dans sa
première vie - celle précisément où le couple Smyth-Allen donnait
libre cours à ses délires les plus improbables - la (re)découverte
de "Mother" fera l'effet d'une machine à remonter le temps
et les sensations, machine de savant fou, machine douce, fluide,
planante à souhait.
Gilli avait quitté Gong en 1974, après
la période dite Camembert et la trilogie "Flying
teapot/Angel's egg/You", lorsque les départs successifs voient
arriver des remplaçants jazz-rockeux, souvent anglais, qui vont
tirer le groupe vers une progressivité écrite et calculée, des
Pierre Moerlen, Mike Howlett, Tim Blake ou Steve Hillage pas
spécialement connus pour déraper ni déconner.
En 1978,
lorsqu'elle décide son premier album solo, pour développer une idée
philosophique de la maternité (elle vient alors d'avoir un
deuxième enfant de Daevid Allen), elle s'entoure du Gong canal
historique, Didier Malherbe pour les cuivres, Christian Trisch à
la basse, Pip Pyle à la batterie, les amis Tony Pascual
(synthétiseur), Vera Blum (violon) et Sam Gopal (percussions) et
bien sûr Daevid Allen (à à peu près tout).
Une réédition
réjouissante, vrai voyage hip nostalgique.
GILLI SMYTH I am a fool/Back to the womb/Mother (Audio seul)