Cold house

Hood

par Jean-Samuel Kriegk le 29/12/2001

Note: 5.0    

Cette musique se veut "expérimentale". Elle l'est, à mi-chemin entre les aventures des techno-musiciens de Warp et les essais aujourd'hui moins convaincants de Björk.

Hood, victime d'un succès d'estime, est en passe de devenir un groupe à la mode. La musique est glaciale, et les voix reposent sur des tapis de craquements ("You show no emotion at all"), ou de sons très typés Aphex Twin / Squarepusher ("Enemy of time", "This is what we do to sell out") enrobés d'accords discrets de guitare et de cymbales. Mais les chuintements, les cliquetis d'ordinateurs, la voix plaintive, la dépression qui guette, les déformations et l'étouffement des sons sentent le réchauffé. L'émotion, si fondamentale dans l'écoute d'une musique, cède plutôt à l'indifférence.

On veut bien croire les deux frères Adams sincères dans leur démarche (ils étaient dans la place avant "Kid A", et leur musique n'apparaît pas comme une copie de leur modèle), mais on a un peu marre de tous ces groupes neurasthéniques. Si autrefois, la pop était synonyme de plaisir, elle se complaît aujourd'hui dans une compulsion à l'échec, une sublimation de la souffrance, et une compétition, qui saura le mieux utiliser les nouvelles technologies au service d'une musique déprimante. Certains y parviennent avec beaucoup de talent (Sparklehorse, Radiohead), d'autres rament un peu, le cas de Hood semble-t-il, qui dégage beaucoup d'ennui à l'exception d'un titre, "I can't find my brittle youth", le seul à bouger un peu.