Cherlokalate

Jane Weaver

par Jérôme Florio le 11/04/2007

Note: 8.0    

Un titre de "Cherlokalate" fait référence titre à "Seven day smile" (2004), qui nous avait fait découvrir le travail en solo de Jane Weaver. Ce disque très séduisant, sorti avec plusieurs années de retard (à cause du décès du patron de Manchester Records, Rob Gretton), faisait la part belle à des collaborations (Andy Votel, Doves). Issue du milieu rock indé mancunien (les groupes Kill Laura puis Misty Dixon dans les années 90), Jane Weaver a maintenant monté son propre label (Bird) pour publier sa musique, un pop-folk qui se serait apaisé en passant de la ville à la campagne.

"Cherlokalate" est donc plus homogène que son prédécesseur, en reprenant les éléments qui en faisaient tout le charme. Cela tient à peu de chose : une sensualité presque involontaire, qui passe par sa voix douce à l'accent très anglais, plus proche de Kathryn Williams que de la maniérée Beth Orton. Puis une écriture patiente, qui avance précautionneusement comme un chat sur ses coussinets. Le mode opératoire varie peu : trois accords de guitare, de piano ou de violoncelle qui tournent en boucle et sur lesquels se superposent d'autres couches d'instruments (des guitares, souvent) ou de voix, une toute petite pincée d'électronique. Jane Weaver recherche un équilibre qu'elle parvient assez systématiquement à atteindre, maintient une humeur douce-amère, au prix d'une langueur un peu monotone (comme dirait l'autre). Seuls deux titres tranchent carrément : le final "Outro" (sur lequel elle est accompagnée par Misty Dixon), et "The pain" à mi-parcours, qui revient à un pop-rock lourd et féminin à la Breeders.

Les chansons de Jane Weaver se pelotonnent tranquillement dans votre intérieur, et elles s'y trouvent très bien : on n'a pas du tout envie de les déloger, et on leur réservera même une place.