Live

J.J. Cale

par Francois Branchon le 27/06/2001

Note: 8.0    

Un jour J.J. Cale est venu donner un concert à Paris. Au bout de vingt minutes il s'est tiré, il avait froid ! Peuplé d'haciendas écrasées de soleil, de siestes à peine perturbées par les bruissements de chaise-longue et les courses des lézards sur les balustrades, le monde de J.J. Cale, "à priori", n'est pas un monde exportable sur une scène... Pourtant, l'homme s'y colle parfois, pas très souvent. Delabel a réuni les extraits d'une poignée d'entre eux, un par année entre 1990 et 1996, entre mars et octobre, aucun en hiver. Dire que J.J. Cale s'y livre serait un bien grand mot, il y est juste lui-même, ronronnant comme une bête des sables, souriant comme un cactus, mais distillant avec classe cet inimitable country-blues-laid back, dont il est, avec Tony Joe White, le dépositaire et transmetteur précieux, cocktail savoureux qui expédie au rayon surgelés tous les Knopfler de la Terre (va y avoir du courrier !). Entouré d'un groupe conséquent mais le plus souvent hyper discret, avec une voix dont le mixage charge un peu trop sur l'écho, J.J. Cale offre là une sorte de 'best of' de sa grande époque ("After midnight", "Old man", "Call me the breeze", "Cocaine", "Mama don't"...). Le disque parfait pour neuf heures du soir, lorsque une brise légère se lève et vient rafraîchir une journée écrasée de soleil. L'heure de la mauresque.