Roll on

J.J. Cale

par Francois Branchon le 16/03/2009

Note: 8.5    

Il en va des disques de J.J. Cale comme des films de Woody Allen ou des bouquins de Jim Harrison, on est habitués à les voir tomber régulièrement, ils sont plus ou moins passionnants, mais recèlent toujours suffisamment de (traces) de génie pour rester très en avance sur le peloton.

Ainsi en va-t-il de "Roll on" (titre jjcalien en diable), album du franchissement des soixante-dix balais pour celui qui, immobile sur son rocking chair fait toujours avancer sa musique avec cette flemme gracieuse inimitable. Quelques signes pourraient dérouter (un peu) : l'ouverture plus jazzy qu'à l'habitude ("Who knew"), ainsi que la chanson suivante, un dialogue voix-piano à la Paolo Conte ("Former me"), mais très vite, "Where the sun don't shine" et "Down to Memphis" remettent les repères en place et préparent une haie d'honneur à la sublime "Strange days", du J.J. Cale pur sucre, chef d'oeuvre sans âge, morceau qui tue de n'importe quel "Okie" ou "Naturally". Après une telle perle, l'affaire serait déjà entendue, l'album tournerai déjà en boucle si J.J. Cale ne rajoutait quelques couches de crême sur la pecan pie : un "Cherry street" aux accords de guitare raclant le trottoir et une accrocheuse "Old friend", mélodieuse et douce, aux incroyables accents Jerry Garcia, qui relèguent le morceau-titre (en duo avec Eric "Cocaine" Clapton) au rang d'anecdote.