Into the day

Jim Yamouridis

par Jérôme Florio le 01/02/2011

Note: 8.5    
Morceaux qui Tuent
Into the day
In the winter
The dirge


"Struggle, stumble, stagger alone / Find the right way / Find the right way..." : le grave et beau "Into the day" sonne comme la recherche, patiente et déterminée, d'un chemin bien à soi.

Pas une ligne droite : le parcours de Jim Yamouridis commence dès la fin des années 80 à Melbourne. Il grave sur place deux disques avec The Stream (*), produits par Conway Savage – clavier de Nick Cave & the Bad Seeds. Aujourd'hui Jim est installé en France du côté de Clermont-Ferrand, et a déjà publié deux disques sous son nom, avec Sébastien Martel à la production de "Travelling blind" (2008). Les liens avec l'Australie sont toujours là grâce à la présence de Warren Ellis (fidèle comparse de Cave au sein des Seeds, pour des B.O.F. ou avec les furieux Grinderman) dont le violon amplifié force "The dirge" à sortir de son lit comme une rivière en crue.

Yamouridis est entouré par un groupe qui le serre de près. Sébastien Martel (guitare électrique), Sarah Murcia (contrebasse), Fabrice Barré (clarinettes), Warren Ellis (violon, mandoline) et Martin Gamet (percussions) veillent sur les chansons dans une attitude presque protectrice ; les arrangements se concentrent sur peu de lignes mélodiques, mais chacune touche dans le mille. La voix de Jim est à la fois profonde et chuchotée, et fait un salut à Johnny Cash dans les basses ; si Nick Cave est un peu une incarnation "cinéma bis" de Cash, Yamouridis traîne de son côté un blues classe d'homme blanc.
L'australien visite toutes les nuances du clair-obscur, de l'aéré "Where I'll be" (on pense à "Astral weeks" de Van Morrison, surtout à cause de la contrebasse) au sombre et hypnotique "Say goodbye".

"Into the day" est une poignante confession à mi-voix (la plus belle cette année avec "Truelove's gutter" de Richard Hawley) qui trouve un soulagement dans les caresses des instruments – la guitare électrique de Martel, le violon à la fin de "The fountain". Les quatre derniers titres tiennent la même ligne : une fin de disque très forte qui culmine dans une sensation de grande sérénité et d'apaisement. Jim Yamouridis, un animal nocturne peut-être prêt à s'aventurer au grand jour.



JIM YAMOURIDIS I want to ride (Live 2010) © www.blogotheque.com




(*) la plupart des notules trouvables sur le web se contentent de copier-coller paresseusement le dossier de presse de Yamouridis : "remarquable", "renversant" sont les qualificatifs employés pour décrire The Stream. Mis à part ça, je n'ai rien trouvé. Si vous parvenez à jeter une oreille dessus, faites suivre...