Engines of creation

Joe Satriani

par Sylvain Zanoni le 30/04/2000

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Champagne


Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce nouvel album de Satriani est déroutant. Notre guitariste aux six doigts préféré nous avait plutôt habitué à étaler son talent sur fond de hard-rock quelque peu aseptisé, et c'est ici un album d'électro-métal qu'il nous sert. Le titre est plus qu'évocateur : les machines ont évidemment une place proéminente dans la musique du guitar-hero, et elles donnent une autre dimension au jeu de celui que l'on surnomme "Satch". Mais sont-elles juste un prétexte finaud afin que l'on ne puisse pas taxer Joe d'un manque d'évolution ? Que nenni ! Même s'il est vrai que c'est la première fois que Satriani prend autant de risques, il y a là une véritable création et une vraie remise en question, et non pas deux où trois gimmicks électroniques habilement posés comme on pourrait le supputer de prime abord. On le comprend dès l'écoute du premier morceau "Devil's slide". Tonton Satriani a abandonné le chant (OUF !) et il nous subjugue par les rythmes de malade qu'il implique aux pauvres machines. Parfois il tombe dans le cliché si redoutable de la musique de Jeu de Rallye, mais on rigole et on prend son pied surtout lorsqu'il nous balance un bon solo de derrière les fagots (plus rapides et délirants que jamais). Satriani n'a jamais nié qu'il avait toujours été un peu égoïste dans sa démarche : en effet il assure presque tout dans ses disques (depuis "Surfing with the aliens"), jusqu'au changement des cordes de sa guitare... Mais bon il n'a jamais essayé de masquer quoi que ce soit à l'instar d'un Yngwie J. Malmsteen, autre guitar-hero, qui lui n'a pas évolué d'un iota depuis les 80's et qui a toujours fait croire que sa musique était un travail de groupe ! On n'est donc pas lésé sur la marchandise, même si le public métal pur et dur risque de prendre une sacrée claque (tant mieux).