Stoned soul picnic (the best of Laura Nyro)

Laura Nyro

par Francois Branchon le 01/11/1997

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
The bells
I met him on a sunday


A l'heure où sort en France cette double compilation, Laura Nyro n'est plus, morte d'un cancer à New-York à l'été 1997. Née en 1947 de parents italo-juifs (son père est trompettiste de jazz), Laura Nyro fréquentera dès l'adolescence l'underground acide de la grande pomme. La légende veut qu'elle ait écrit sa première chanson à huit ans ! C'est en tout cas comme songwriter qu'elle sera reconnue. Ses deux premiers albums sont truffés de perles. "Stoned soul picnic" et "Wedding bell blues" vont devenir ses premiers hits et chantés par d'autres, quelques titres vont suivre le même chemin : The Fifth Dimension lui emprunte "Sweet blindness", Barbara Streisand "Stoney end", Blood, Sweat & Tears "And when i die" et Three Dog Night "Eli's coming" : tous vont entrer au top 30 ! Des choix de carrière discutables, un passage raté sur la scène du festival de Monterey en 1967 et Laura Nyro, à 20 ans à peine, est déjà meurtrie. Rattrapée par David Geffen, elle enregistre en 1968 l'album "Eli & the thirteenth confession" produit par Charlie Callello, responsable de 90% des hits des Four Seasons et dont beaucoup de titres se retrouvent ici. Son audience change alors et se restreint à un public culte, qui saura apprécier à la fois la voix de la chanteuse et la puissance de la pianiste. Laura Nyro restera à jamais unique dans l'histoire de la musique américaine : blanche marquée par le gospel, le jazz et le blues, à la différence de toutes ses consœurs, Joni Mitchell et Ricky Lee Jones comprises, toutes issues de la mouvance folk. 34 titres couvrant la période 67-94, au sein desquels se croisent les plus intéressants des musiciens américains : Carter CC Collins (percussionniste de Tim Buckley), Todd Rundgren, Richard Davis, Bernard Purdie, John Tropea... Une mention spéciale aux deux titres extraits de "Gonna take a miracle", album de 1971 à la pochette bleu incertain d'où elle émergeait la mine défaite, enregistré en compagnie de Patti Labelle et Nona Hendryx, les parfaits "The bells" et "I met him on a sunday". Remarquable et précieuse réédition.