Perfect night : live in London

Lou Reed

par Francois Branchon le 01/04/1998

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Vicious (Live in London)


Depuis grosso-modo une petite décade (le disque hommage à Warhol et la reformation du Velvet), Lou Reed est devenu plus intéressant, développant un aspect un peu plus attractif et aimable de son personnage avec un rock bourgeois de bon goût, voyageant en classe affaire. Ce live enregistré à Londres en juillet 1997 en est une bonne illustration : feutré, lové dans de confortables canapés de velours, ce concert s'écoute assis, entre aficionados de bonne compagnie. Si certains espèrent retrouver le Lou Reed sur scène du début des seventies, période d'un fameux live pirate en Suède ("What ever happened to Dick and Steve ?") qui perforait tout sur son passage, rangeant au rayon des anecdotes le pourtant très bon "Rock'n'roll animal", ils seront déçus. Ce concert-ci est tout entier dans la nuance, presque intime, intériorisé. Encore que, Lou Reed ne puisse s'empêcher de laisser filer quelques spasmes et ne réprime l'explosion avec le plus grand mal : sur "Vicious" notamment, où voulant chasser le naturel, la violence contenue revient au galop et fait d'un des morceaux emblématiques de l'album "Transformer" un intense moment de tension. Trois musiciens, Mike Rathke (guitare), Fernando Saunders (basse) et Tony Smith (batterie) l'accompagnent et quinze morceaux sont joués, couvrant un large éventail de sa carrière depuis "I'll be your mirror" du premier Velvet jusqu'à "Riptide" et "Sex with your parents" du dernier album de 1996, incluant au passage, trois extraits anodins de l'opéra rock "Time rocker" (présenté à Paris en 1996) et inédits à ce jour en disque.