Houlala !

Ludwig von 88

par Fer Fre le 14/11/2003

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Sur la vie d’mon père
Bilbao
Libanais raides
Le crapaud et la princesse


Dans la série "Rééditons les Ludwig", voilà la pierre angulaire à partir de laquelle fût construit un original édifice sonore et clownesque, "Houlala !".

Point de départ – et apogée commenterons certains – d’une carrière qui allait sempiternellement revenir piétiner les mêmes plate-bandes, "Houlala !", sorti en plein coeur de la période alternative, fit d’emblée passer les von 88 pour les amuseurs de la bande, de joyeux drilles aptes au grand détournement et à la désacralisation du rock. Car bien austère celui qui pourrait résister à ce premier jet somme toute fabuleux, savante mixture liant boite à rythme engrenée et guitares sauvages sur les paroles les plus tartuffes qu’il existe. Ça commence par un hymne irrévérencieux à Beethoven, se poursuit cahin-caha à Bilbao, dans des HLM, au Liban ou autour d’un château, balayage hasardeux nous permettant de croiser une princesse, des iroquois aux cheveux verts, Lapin Billy ou même Tarzan, bref n’importe qui n’importe où mais pas n’importe comment, ce disque restant, en dépit des années nous éloignant de sa période d’enregistrement, fin 80, un must. Curiosité, la réédition en CD a laissé de côté deux morceaux (et pas des moindres puisqu’il s’agit du déchirant "Sur la vie d’mon père" et l’éternel "Bière et punk") mais double son nombre de morceaux par l’adjonction de remix, maxi et live.

Si le live est le vrai territoire des Ludwig (au point d’être parfois plus compétents pour les entre-morceaux que dans leur interprétation même, ce qui n’est d’ailleurs pas vraiment le cas ici), les remix laissent sur une curieuse sensation de redite. Un son plus propre certes, mais aucune perturbation de l’équilibre initial, au point que l’impression de posséder les morceaux en double peut surgir inopinément. Enfin, au moins pouvons-nous nous délecter de "Sur la vie d’mon père" remix 2003 et méditer une fois encore sur le temps, les œuvres, les punks et notre jeunesse qui jour après jour se fait souvenir.