Le duo d’électronique expérimentale de San Francisco fête ses vingt-cinq ans en célébrant la matière qui forme le "sixième continent" de la planète. Fidèles à leur approche conceptuelle (en 2001 "A chance to cut is a chance to cure" faisait sonner des instruments… chirurgicaux), Martin Schmidt et Drew Daniel n’utilisent que des samples obtenus à partir d’objets en plastique.
Les invités de la soirée : les frères Bogdanov ? Cher ? Mikey Rourke ? On nage dans une espèce de soupe siliconée, avec des compositions le plus souvent percussives (Matmos aime les beats), voire tribales ou même un genre de batucada brésilienne ("Collapse of the fourth kingdom"). Elles sont très savamment architecturées, comme la progression du disque ; passé l’amusement ludique des premiers titres et le côté performance artistique, Matmos creuse peu à peu des ambiances anxiogènes ("Thermoplastic riot shield", de circonstance), dissonantes.
"Platisphere" est un angoissant soundscape final, dans lequel bruissent des formes de vie qui ont su s'adapter à notre monde devenu totalement artificiel – mais pas trace d’être humain…
