Minneapolis (par Olivier Fassinotti)

Michel Portal

par Olivier Fassinotti le 04/02/2001

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Solitudes
Judy Garland


Michel Portal n'est pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Il va de l'avant, explore, toujours en quête de nouvelles sensations sonores. Peu de temps après la sortie de "Burundi" - album aux ambiances tribales réalisé en compagnie de Steve Kent et Mino Cinelu -, il en remet une couche avec "Minneapolis". Le clarinettiste/saxophoniste s’adjoint ici les services de musiciens provenant d'horizons bien différents. Mickael Bland (batterie) et Sonny Thompson (basse), paire rythmique du New Power Generation de Prince, Tony Hymas, pianiste à l'impressionnante faculté d'adaptation et Vernon Reid, invité sur trois titres, guitariste fondateur de Living Color entre autres. Du neuf donc, mais au final, un résultat plutôt mitigé. On appréciera sans relâche la nouvelle version de son "Solitudes". Morceau cher à M.P, puisqu’il s'agit là de sa quatrième interprétation (déjà présent sur "Dockings", aussi sur son album en duo avec Martial Solal et plus récemment sur "Burundi"). De même, "On Nicollet avenue" et "Judy Garland" font ressortir le meilleur potentiel de cette formation. Deux thèmes qui, soit dit en passant, apparaissaient déjà sur "Burundi", masqués ici sous une nouvelle identité. A côté de ces compositions d'une réelle intensité, le souffleur français se hasarde à enregistrer un rap plutôt léger - "M.P on the run" - , une version décevante du standard "Good bye pork pie hat", et également des "impros" jazz-rock peu captivantes ("The talking bag", "The dred scott marker", "Shopping for black shirts"). Globalement, on se rend compte d'un certain manque de cohésion entre le jeu aérien du jazzman français et celui de la paire rythmique américaine "made in funky Minneapolis".