| | | par Olivier Santraine le 02/10/2001
| Morceaux qui Tuent Morning star Come with me Keepers of the fire
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| Se méfier des apparences. A l'écoute de la première moitié de ce disque, on se dit que Morning Star est un énième groupe néo-country en provenance d'Arizona ou du Texas, ne créant rien de bien nouveau. "Hereafter" ou "Peace beyond all ages" sont des titres vraiment moyens. Seul "Morning star", superbe ballade presque pop au rythme chaloupé et aux choeurs féminins sort du lot. Voilà pour les premiers titres. Pour le reste (ah, le bon vieux temps des vinyles où chaque face avait son style...), Morning Star a brouillé les pistes, plus de désert ni de chevaux, mais un esprit crooner proche de Cousteau. D'où, coup d'oeil au livret. En fait, le groupe vient de Bristol, Angleterre, terre réputée pour sa mélancolie traînante et son cafard urbain. D'ailleurs on retrouve quelques membres de Portishead (groupe du coin) ainsi que John Parish, producteur sec, ami de PJ Harvey. Sur la deuxième moitié de "My place in the dust", Jesse Vernon (l'axe central du groupe) nous sort le numéro de cabaret entre (Scott) Walker et Jimmy (Scott), crooner à la voix souple, suave, sensuelle ou puissante mais en même temps au bord du souffle. Il en est de même pour les instruments, la trompette de "Keepers of the fire" manquant de mourir à chaque note. Le tout se noyant dans une atmosphère de boite de jazz poisseuse, un peu comme si Cousteau avait joué dans "Blue velvet" de David Lynch. Du coup, on réécoute la première 'face', et là, "I hear the waves" apparaît plus lumineux, "I hear beauty calling" plus attachant, avec ses violons décalés et soyeux qui s'opposent aux cuivres graves et imposants. Et puis finalement, les ballades country-blues semblent proches de Mojave 3, groupe anglais récent qui joue très habilement dans ce registre. Un disque qui se laisse désirer donc, et qui nécessite beaucoup d'écoutes pour ressentir la finesse de ton et pour se laisser vaincre par la puissance des mélodies. |
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