Bande de jeunes gens épris de folk aux racines aussi anciennes que des chênes -
"Scarborough Fair" l'originelle balade anglaise du 15ème
siècle en morceau fétiche - mais assez culturellement éloignés des groupes phares de l'époque qui mariaient joyeusement acide et campagne
bucolique, les Anglais d'Oberon ambitionnent de ne vivre que de
chansons.
Ils utilisent
l'arsenal habituel des dizaines de groupes folk qui florissent
alors en Angleterre : les vocaux homme et femme semi-médiévaux, les
flutes aériennes, les guitares acoustiques et électriques et bien
entendu un violon, en essayant d'arranger tout ça avec idées et
talent.
Si le répertoire,
mi-improvisé mi-repris de thèmes anciens, glisse dans l'air, léger
comme la plume, l'ensemble reste assez primaire, car lorsque Fairport
Convention a dans ses rangs Richard Thompson et Sandy Denny,
Pentangle Bert Jansh et John Renbourn, Oberon n'a... personne de
cette envergure, aucune pointure pour élever la musique aux
hauteurs qui la rendent unique et remarquable, surtout pas le
guitariste Chris Smith, vraiment trop simpliste (quelle idée de
reprendre "Summertime" de Gershwin, une marche vraiment
trop haute...).
Il y a néanmoins quelques
bons moments, “The hunt”, “Minis Tirith” - grâce surtout au
violoniste Julian Smedley et au flutiste Charlie Seaward ainsi que le
pastoral “Time past, time come”.La réédition est complétée par un concert de 1971. Pour amateurs exhaustifs de folk anglais.