The huge world of Emily Small

Picadilly Line

par Damien Berdot le 10/02/2014

Note: 6.0    
Morceaux qui Tuent
How could you say you're leaving me

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Cet album, déterré par Cherry Red, a l'intérêt de donner à entendre la première incarnation d'Edwards Hand, le groupe que produisit (et accabla d'éloges) George Martin. En 1968, Rod Edwards (claviers et chant) et Roger Hand (guitare acoustique et chant) n'étaient pas encore en position d'imposer leurs choix de production. - Mais des groupes plus chevronnés comme les Pretty Things n'avaient pas davantage été en mesure de le faire... D'où un plaquage de cordes et de cuivres souvent disgracieux. A la production, on trouvait pourtant John Cameron, qui avait rappelé les musiciens ayant travaillé au "Sushine superman" de Donovan.
 
"The huge world of Emily Small", venu après les grands albums psychédéliques de l'année 67, en a retenu le versant le plus précieux (on pense parfois au "She's leaving home" des Beatles) mais pas les errances lysergiques incontrôlées. On est entre Lewis Caroll (dans ses moments les plus anglais : le Chapelier fou) et le "Magicien d'Oz". "Can you see me", par exemple, fait entendre une ritournelle chantée d'une voix affectée, par-dessus des roulements de bateleur. Ailleurs, ce sont des cloches, des guitares hispanisantes...
 
Des douze titres de l'album original, on citera surtout la chanson-titre : "Silver paper dress", délicate, avec les accords plaqués et arpèges de guitare acoustique de ses couplets (Duncan Browne pourrait en être l'auteur) ainsi que la longue descente harmonique du refrain ; Et aussi "At the third stroke", où retentit une guitare électrique cinématique et enfin "How could you say you're leaving me", qui touche le plus, peut-être parce que les arrangements de vents y apportent vraiment quelque chose - du drame.
Par contre, les deux reprises incluses dans l'album, "Gone gone gone" des Everly Brothers et "Visions of Johanna" de Dylan, sont tout à fait dispensables voire à la lisière du ridicule.
Pas moins de dix bonus tracks sont proposés, dont certains (comme "Yellow rainbow") ont un côté plus dur.



PICADILLY LINE How could you say you're leaving me (Audio seul)