Downwind

Pierre Moerlen's Gong

par Dr Schluss le 24/03/2011

Note: 8.0    
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Avec son visuel méritant sa place au musée des pires pochettes, "Downwind" cache cependant quelques exceptionnels passages musicaux derrière son groove de façade. Pierre Moerlen ajoutant son nom à celui de Gong paraîtra égocentrique à beaucoup, il révèle cependant une réalité, la musique proposée ici n'ayant plus rien à voir avec le Gong de "Radio Gnome", dont le batteur Moerlen est ici le seul descendant. Adieu veaux psychédéliques, vaches sous psyllo et couvées multicolores, place à du rock progressif / jazz fusion très construit, où la technique de Moerlen le place plutôt haut dans la hiérarchie des batteurs (on comprend mieux l'hommage que lui rendit Acid Mother's Temple il y a quelques années).

Accompagné de son frère Benoît, Moerlen est également doué et innovateur au vibraphone. Le point d'orgue du disque est le titre éponyme, "Downwind", une collaboration avec Mike Oldfield, qui rappelle le travail de ce dernier sur son album "Incantations", une construction majestueuse de percussions avec la guitare immédiatement identifiable d'Oldfield en cerise sur le gâteau. Steve Winwood participe également, au synthétiseur. Le violoniste Didier Lockwood apparait sur un ou deux titres à la fin de l'album, apportant un subtil contrepoint mélodique au vibraphone ("Emotions", "Xtasea").
"Jin-Go-Lo-Ba" est une reprise du batteur africain Olatunji, une rencontre à priori improbable en 1979 entre deux styles que tout oppose, mais le sens de la pulse de Moerlen sauve l'affaire et en fait un bon moment du disque. A sa décharge, on aurait souhaité ne jamais l'entendre chanter ("Aeroplane", "What you know"), un "What you know" qui accueille Mick Taylor à la guitare (qui n'est jamais mauvais).