Placebo

Placebo

par Olivier Vancaemerbeke le 21/10/2002

Note: 10.0    

La brit-pop pue de la gueule ? Le hip-hop pue des aisselles ? Vous avez la nausée ? Ingurgitez donc un peu de Placebo, n'hésitez pas à dépasser la dose prescrite. Bruits de fond d'un mal-être énervé, formé il y six mois, Placebo, trio britannique d'adoption, composé d'un américain, d'un suédois et d'un suisse, perturbe les sens. C'est du rock. Ouais. Du genre post-punk-post-new-wave. Ça vous va comme définition ? Non, évidemment. Placebo (c'est une appréciation sans doute très personnelle) c'est Echo & the Bunnymen élagué du son d'époque, de la réverb sur les grattes, du delay sur la voix. Un groupe qui prend des risques, flirte avec la vitesse, la vulgarité. Brian Molko, chanteur androgyne, emmène sa troupe d'une voix écorchée, plaintive sur des chemins mi-pop, mi-rock, aussi à l'aise dans l'énergie punk, que dans la fausse apathie façon de The Auteurs. Chaque titre a sa propre ambiance, sa propre raison d'être, sur ce disque protéiforme. Tour à tour hargneux, colérique, fataliste, Placebo décline, terriblement lascif, terriblement pervers, terriblement humain.