"Reign in blood" un titre qui
en dit long pour un album qui fera saigner autant de tympans que
couler d'encre.
1986 est une année probablement maudite par tout ce
que l'Amérique compte de culs bénis. La voila frappée par les
venues au monde de 2 chefs d'oeuvre. Le si mélodique et
contestataire "Master of puppets" de Metallica et
l'Ostrogoth aussi brutal qu'anti clérical "Reign in blood"
de Slayer.
Assumant toujours autant son
gout extrême pour la provocation, Slayer frappe fort avec
le Docteur Mengele (le charmant médecin d'Auschwitz) comme
thématique du premier morceau "Angel of death", surnom
mérité du médecin en question. Plutôt franche
comme entrée en matière non? Non moins franche est la production de
la galette qui marque le début de la fructueuse collaboration du
groupe avec Rick Rubin. Celui ci saisit immédiatement que ce groupe
la a quelque chose de différent. Un course contre la montre de trente
minutes pour dix morceaux. Aucun répit pour
l'audience, ça joue vite fort et technique de
la première a la dernière seconde. Bienvenue dans l'empire de
l'irréfléchi. Le domaine du 220 bpm. Le seul tempo plus calme est
celui qui débute la lourde et blasphématrice "Jesus saves"
se muant au cours du morceau en formule 1 de l'Antéchrist. "Reborn"
reprendra le même propos sans même s’embarrasser de
ralentir.
Cet album ? Un grand n'importe quoi fait pour
secouer les murs d'une salle de repet. Quatre jeunes Americains venus pour
livrer bataille à l'inertie musical. Le son est cru, Tom Araya
(chant/basse) hurle le contenu de ces immenses tripes. Jeff Hanneman
et Kerry King (guitares) enchaînent solos et rythmiques
dans un chaos sans jamais briser la continuité de l'oeuvre.Et Dave
Lombardo à la batterie mérite son titre de métronome. Son jeu
allie vélocité et précision sans accroc dans ce violent océan de
notes. Au milieu de ce marasme musical, Slayer
a su sublimer sa violence en une chanson "Raining blood".
La presque chanson titre de l'album est reconnaissable entre toutes
tant son intro provoque le frisson. Celui ressenti debout sur un tas
de cadavre, un hachoir à la main.
Une envie de meurtre à exorciser? Avec
un cassage de nuque ? Pensez "Reign in blood".