Proud Mary

Solomon Burke

par Francois Branchon le 04/07/2009

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
Proud Mary

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L'exemple est plutôt rare : en 1969, John Fogerty, créateur l'année précédente de l'indépassable tube rock "Proud Mary" se fend des notes de pochette de Solomon Burke, qui vient de reprendre sa chanson et donner son titre à son nouvel album (objet de cette réédition Cherry Red). Et Fogerty n'y va pas avec le dos de l'écuelle à gombo : Solomon aurait quasiment réalisé la transmission de pensée parfaite, captant l'âme du créateur autant que sa création. Wow.

La version Burke est effectivement (objectivement) parfaite, ajoutant une pellicule soul au bel oignon louisianais, l'introduisant à la "Polk salad Annie" (Tony Joe White), l'arrangeant de guitares-sitar à la "Cry like a baby" (Box Tops) et la chantant puissamment, avec souffle et délicatesse. Une version au sommet.
Mais Burke ne s'arrête pas en si bon chemin, et tout l'album (paru chez Bell à la fin des années soixante), est gavé de soul musclée, ondulante et prenante, un album bien meilleur en tout cas que les productions plus convenues qui allaient suivre. Il s'écoute souvent comme un Creedence soul, avec des incursions pur Stax 60's ("I can't stop" proche d'Otis Redding), et justifie la conclusion de Fogerty "sometimes the older wine is best". Ou, c'est dans les vieux pots...