Alive in an ultra world

Steve Vai

par Jean-Samuel Kriegk le 26/09/2001

Note: 6.0    

Steve Vai est un mystère : après avoir joué aux côtés d'un génie de ce siècle (Frank Zappa), il a composé deux albums expérimentaux ("Flex-able", hallucinant de folie toujours indisponible en France et "Flex-able leftover" réédité depuis), un album principalement instrumental "Passion and warfare" (qui fait partie du panthéon des albums les plus inspirés), un très bel Ep "Alien love secret", un très moyen "Sex and religion", un très nul "Fire garden", une horreur, "The ultra zone" et enfin une idée bidon, la compilation des plages 7 de tous ses albums. Dommage pour un guitariste créatif, loin de répéter (comme ses suiveurs) des clichés de guitare à fond la caisse. Steve Vai développe aujourd'hui un nouveau concept : une collection de morceaux inédits, enregistrés live dans chacun des pays de sa dernière tournée et inspirés des traditions du pays visité et prétendument composés le jour même. Même si Vai avoue avoir triché (il y a quelques overdubs) et si certains titres ("Devil's food") revisitent d'anciens morceaux, le résultat est assez bluffant : comment composer aussi vite ? Les traditions locales sont cependant impossibles à identifier sans le livret, sauf la France, gratifiée d'un solo d'accordéon ! Tous les morceaux sont instrumentaux sauf deux chantés (comme toujours très mal) et quelques uns sont magnifiques. Défaut majeur, cet album n'est qu'un disque de solos de guitare, or Steve Vai peut faire beaucoup plus (cf ses premiers albums ou "Passion and warfare" et sa folie créatrice, la variété des ambiances, la recherche du son, les mélodies imparables, l'humour, le concept mystique et les dialogues d'aliens...). "Alive in an ultra world" reste donc un disque de shredder qui ennuiera profondément ceux qui n'aiment pas çà, réduit à ces seuls solos, et si Steve Vai reste un des plus grands guitaristes du monde, il se répète un peu inutilement. On continue d'attendre l'album ultime qu'il nous promet depuis des années et dont on le sait capable.